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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 09:13

Il est là, de retour. Encore plus beau que dans mes souvenirs, avec son teint hâlé parfait, qui fait ressortir le vert si profond de ses yeux. Je suis tellement heureuse de le revoir que je dois me faire violence pour ne pas me mettre à pleurer. Je l’observe saluer tout le monde, un sourire illuminé aux lèvres.

Puis je suis soudain frappée par la dure réalité, et partagée entre la joie que me provoque son retour, et le déchirement de l’entendre raconter son voyage de noces à tous nos collègues.

Il s’approche de moi. Il vient vers moi ! Mon cœur va exploser.

-  Bonjour, Myriam, me dit-il, tout en me faisant la bise.

Le contact de sa peau si parfaite... Et il sent tellement bon, comme toujours.

-  Bonjour, Jérôme. Ca va ?

S’il croit que je vais lui demander comment s’est passé son séjour à l’Ile Maurice avec sa... Comment elle s’appelle, déjà ? Ah oui, Florence... Florence Giraud... Epouse Laforêt...

-  Et toi, ça va mieux ?

Sa question me provoque un mini arrêt cardiaque. Il est donc au courant ? Au courant que je l’aime depuis toujours et que son mariage est la pire chose qui me soit jamais arrivée, moi qui avais toujours naïvement espéré qu’il m’aime lui aussi en secret.

-  Euh, comment ça ?

-  Ben oui, depuis le jour de mon mariage. Tu sais, tu n’as pas pu venir parce que tu étais bloquée du dos...

-  Ah oui, c’est vrai !

En trente ans d’existence, je n’ai jamais eu mal au dos une seule fois. Mon cœur, par contre, n’était pas prêt à supporter le choc, ce jour-là. J’avais passé la journée au fond de mon lit - et au fond du trou - à pleurer toutes les larmes de mon corps en hésitant entre avaler tout le contenu de mon armoire à pharmacie ou me jeter par la fenêtre de mon appartement… Jusqu’à ce que Nelly, ma meilleure amie, vienne à ma rescousse et me force à m’inscrire sur Meetic «pour me changer les idées». Tu parles...

-  Oui, oui, ça va beaucoup mieux, merci !

-  C’est dommage que tu n’aies pas pu venir. C’a été une super fête ! Enfin, les autres ont dû te raconter...

- Oui, ça, c’est sûr…

Comment ne pas échapper au récit en long en large et en travers de ce graaaand événement ?!!! Tout le monde m’en a rabattu les oreilles pendant une semaine… Et vas-y que je te raconte à quel point Jérôme était beau dans son costume trois pièces, à quel moment il a versé une petite larme, et la robe de Florence qui était magnifique, et le repas qui était succulent… Sans parler de toutes les allusions salaces sur la nuit de noces qui a fatalement suivi… Rien que d’y penser, j’ai envie de vomir…

Et encore, j’ai précautionneusement évité d’ouvrir les photos de la soirée, envoyées via la messagerie par au moins dix personnes différentes… Jérôme a déjà changé deux fois sa photo de profil Facebook (une fois avec une photo de Florence et lui en mariés, l’autre fois sur une plage de sable blanc, toujours avec elle…), et c’est déjà un supplice plus que suffisant.

Jérôme part dans son bureau, l’air un peu dépité. J’ai peut-être un peu abusé… Il me demande des nouvelles d’un de mes maux imaginaires, et, en échange, je ne lui pose aucune question sur ses vacances, sur son mariage, sur toutes ces choses qui, certes, me fendent le cœur, mais qui font partie intégrante de lui. Je ne l’ai même pas félicité !

Je passe la matinée cloitrée dans mon bureau, à ressasser mon comportement égoïste… Je décide même de ne pas aller déjeuner, et me connecte à Facebook. Tiens, Jérôme aussi est connecté. Après quelques minutes fébriles d’hésitation, je décide de l’inviter à discuter avec moi via cet interface. Je tape un timide « Salut, Jérôme », et clique sur « Entrée ».

Au bout de quelques minutes – qui me semblent durer des heures – je reçois un « Salut » en retour.

Je commence alors à m’excuser pour mon apparente indifférence vis-à-vis de son mariage. Il me répond qu’il ne comprend pas ce que je veux dire. Je lui dis que je sais que je ne pose jamais de questions et que j’ai été un peu froide avec lui ce matin à son arrivée, alors que j’étais super contente de le revoir en fait. Il me demande si je réagis comme ça parce qu’il s’est marié. Je prends alors une bonne inspiration avant de lui avouer que je ne me sentirai plus aussi à l’aise avec lui désormais. Je lui rappelle combien on aimait passer du temps ensemble avant son mariage. Ne lui laissant même pas le temps de rétorquer, je continue à taper frénétiquement, lui rappelant le jour où on est allé boire un verre après le boulot il y a quelques semaines, et où il m’a parlé de ses réticences vis-à-vis du mariage, qu’il s’était un peu senti obligé de demander la main de Flo puisque, pour elle, c’était le passage obligé avant d’avoir un enfant. Je continue en lui disant que cette complicité entre nous est très précieuse pour moi, et que j’espère qu’elle ne va pas s’éteindre.

Je viens tout juste d’appuyer sur « Entrée » quand Jérôme passe la tête à la porte de mon bureau.

- Myriam, tu ne viens pas manger ?

Interdite, je le regarde sans comprendre. Comment peut-il être arrivé si vite jusqu’à mon bureau ? Mon cerveau peine à faire les bonnes connections, il refuse d’accepter la seule explication rationnelle qui lui vienne à l’esprit, jusqu’à ce que Jérôme – qui se trouve toujours dans l’embrasure de la porte – réponde à notre échange internaute.

Le message est là, sous mes yeux, et il dit « Tu diras à mon mari soit de penser à se déconnecter de Facebook avant d’aller se coucher le soir, soit d’arrêter de se confier à sa collègue visiblement un peu amoureuse de lui, mais pas très finaude. » Un autre message apparaît à la suite « Non, en fait, je vais faire encore mieux : je lui dirai moi-même ce soir ».

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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 05:07

 

Le soleil... Je suis en train de vivre le plus beau jour de ma vie, et, en plus, le soleil brille haut et fort dans le ciel alsacien ! Les invités sont tous là, tous magnifiques, tous souriants. Les parents, les grands-parents, les frères et soeurs, les amis, les collègues... Je les observe depuis la splendide berline aux vitres teintées dans laquelle j’attends - le coeur battant - le moment de faire mon apparition. La cathédrale est encore plus haute, plus époustouflante, plus grandiose que n’importe quel autre jour. Ses saints et ses gargouilles, parsemés ça et là autour des entrées, sur toute l’étendue de la façade et dans tous les coins et recoins, semblent eux aussi vouloir célébrer ce jour à l’unisson. Il me semble même entrevoir un clin d’oeil d’encouragement de la part de l’un d’entre eux !

Le prêtre invite tout le monde à entrer et prendre place. Petit à petit, le parvis se vide.

-  C’est à toi, ma fille ! me lançe mon père, aussi tendu que moi.

Il descend de la voiture, et la contourne pour m’ouvrir la portière. Un pied sur les pavés, puis le second. Et je me retrouve debout devant l’édifice, dans ma robe blanche légère, droite, longue et évasée, resserrée juste sous la poitrine, à la façon des déesses de l’antiquité. Les cloches retentissent dans un joyeux fracas, les saints ont entonné un céleste chant d’accueil, les gargouilles tentent tant bien que mal de les accompagner !

Bras dessus bras dessous avec mon père - qui tremble comme une feuille - j’entame la montée des marches, puis passe la porte de la cathédrale, me retrouvant sous sa voute majestueuse. Nous avançons lentement le long de l’allée centrale, sous les yeux émus de tous les invités. Au bout de l’allée se trouve le prêtre, debout derrière l’autel, décoré de dizaines de bouquets de fleurs pour l’occasion. Une musique doit résonner, mais je ne l’entends pas.

Tourné vers moi, les mains jointes devant lui, le visage illuminé et bouleversé, si beau et si touchant dans son costume beige, m’attend l’homme avec lequel je m’apprête à m’unir pour le reste de ma vie. J’arrive à sa hauteur et plonge mon regard dans le sien. Les mots sont désormais inutiles entre nous, c’est avec ses yeux verts si profonds qu’il me dit à quel point il me trouve belle.

Le prêtre parle d’engagement, de vie à deux, de bonheurs et de peines. Puis il annonce le moment d’échanger les précieux anneaux.

Un petit garçon châtain et haut comme trois pommes apparaît alors, doucement poussé par sa mamie. Au bout de ses petits bras potelés, il tient un coussin sur lequel reposent deux alliances. Son petit visage rond et angélique est très sérieux, on lui a bien expliqué à plusieurs reprises qu’il ne faut pas laisser tomber les bagues de papa et maman.

La vision de mon fils nous tendant cet écrin me fait monter les larmes aux yeux. A cet instant, je suis envahie d’une telle vague de bonheur que j’ai l’impression que mon coeur va littéralement exploser.

Jérôme saisit la plus petite alliance, non sans avoir lancé son plus beau clin d’oeil de remerciement à notre fils, puis se tourne vers moi.

Le prêtre lui demanda alors s’il accepte de me prendre pour épouse, de me chérir jusqu’à ce que le mort nous sépare, question à laquelle il répond un grand «oui» baigné de larmes, avant de passer la bague à mon doigt. Le rituel est identique pour moi, et c’est la main tremblante que je passe l’alliance à l’annulaire de mon époux.

Le visage de Jérôme s’approche alors du mien, et mes lèvres brûlent à l’idée du baiser qu’il s’apprête à y déposer.  Je ferme les yeux, et sens sa bouche se presser contre la mienne. Les invités applaudissent, les cloches sonnent à tue-tête. Je rouvre les yeux et Jérôme me glisse, tout plein d’amour :

-  Myriam, t’as pas vu le dossier Durant ?

Je sursaute, et ma tête - jusqu’alors appuyée sur la paume de ma main -  manque de  s’échouer violemment sur le clavier de mon ordinateur. Mon patron, qui vient de débouler dans mon bureau, se tient juste devant moi.

-  Euh, pardon ? demandai-je, rouge écarlate.

-  Le dossier Durant ?

-  Non, non, je sais pas où il est. Mais ce n’est pas moi qui m’occupe de cette affaire...

-  Oui, oui, je sais que c’est un client à Jérôme. Mais là, j’en ai besoin ! Bon, je vais demander à côté si quelqu’un ne l’a pas vu. Je lui avais pourtant dit de tout bien ranger à sa place avant de partir.

Il se dirige vers la sortie en marmonnant :

-  Vivement qu’il rentre de son voyage de noces, Jérôme ! C’est bien beau d’être heureux et amoureux, mais on a une boîte à faire tourner ! Heureusement que tout le monde ne se marie pas, ici !

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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 04:56

Ma Vie De Rêve (MVDR), c'est l'histoire de Myriam, 30 ans, célibataire, amoureuse de Jérôme, fraîchement marié, et c'est aussi l'histoire de tous ceux qui l'entourent - ses amis, ses collègues. Ils ont tous un point commun : leur vie est loin d'être aussi idéale qu'ils le souhaiteraient.

 

Le but ultime de ces nouvelles : vous faire sourire, parce que vous vous reconnaissez, parce que ça vous fait penser à quelqu'un, ou tout simplement parce que vous trouvez ça drôle...

 

J'essaierai d'en publier une le plus régulièrement possible. J'en ai déjà un certain nombre en stock...

 

Bonne lecture !

 

 

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 22:20

Depuis que j'ai 9 ans, j'aime écrire, j'en ai même besoin... J'ai toujous aimé manier les mots afin d'exprimer ce que je ressens. Et les autres écrivains en herbe qui liront ces lignes sont bien placés pour savoir qu'un écrit n'est jamais ni anodin ni hasardeux... On met toujours beaucoup de soi dans ce qu'on raconte et dans la façon de le conter.

 

J'ai décidé de créer ce blog pour faire découvrir au plus grand nombre toutes mes histoires. N'hésitez pas à laisser des commentaires !

 

Je vous souhaite une bonne lecture.

 

Hélène

 

PS : tous les écrits publiés sur ce blog sont protégés.

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  • : Les nouvelles d'Helene
  • : Les nouvelles d'Hélène, c'est Ma Vie de Rêve, les aventures de Myriam et de son entourage dans la dure réalité de la vraie vie d'adulte, mais ce sont aussi d'autres nouvelles que j'ai écrites ou vais écrire, dans d'autres genres. Bonne lecture !
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